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 "Art"

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Symmaque
Grand Manie Tout
Symmaque


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Où es-tu? : Bien au delà de la ceinture de Kuiper..
Date d'inscription : 28/07/2005

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MessageSujet: "Art"   "Art" EmptyDim 15 Jan - 21:02

"Art" Artacteurs4ke.th

Cette pièce de Yasmina Reza date de 1994 et a été écrite en un mois et demi, spécialement pour Fabrice Luchini, Pierre Arditi et Pierre Vaneck. (ci- dessus dans l'ordre)

Tout commence quand Serge (esthète dermatologue joué par Fabrice Luchini) achète un tableau , un "Antrios" le nom du peintre, qui est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux.

Marc (misanthrope ingénieur dans l'aéronautique joué par Pierre Vaneck) son ami de longue date s'offusque de l'achat de ce tableau qu'il trouve ridicule et demande à Yvan (gentil garçon un peu mou engagé depuis peu dans la papeterie contre son gré, à la mère omnipotente interprété par Pierre Arditi) de parler à Serge pour tenter de le raisonner.

A partir de là, les relations entre les trois hommes vont être changées à jamais. Ce qui se taisait depuis trop longtemps va être dit au grand jour et les tabous vont se révéler, le conflit est inévitable.

La vision n'est pas la même quand on lit ou quand on regarde la pièce. Les rires des spectateurs influencent beaucoup notre façon de voir les personnages et les acteurs eux-mêmes nous influencent dans la vision de ces personnages.

Yvan, par exemple.
Je suis persuadé qu'Yvan est le personnage pour qui le public a finalement le plus de sympathie, comme je l'ai lu sur le net, « Arditi enfin, le meilleur au finish, tolérant, doux, trop tendre face aux deux durs. »

Il est celui qui tente de calmer le jeu, de réconcilier ses amis, celui qui prend ce combat de coqs ridicule avec le plus de légèreté, il pourrait passer pour le plus sage des trois.
Quand ils finissent par s'en prendre à lui, le public a un élan de compassion, pensant qu'il s'en prenne à lui, car il représente l'exutoire par lequel les deux autres peuvent déverser toute leur rancoeur et oublier leur propre conflit.
On est surpris, comme lui, par tant de mauvaise foi par ceux qui rejettent la faute sur celui qui est plus un observateur qu'un acteur.

Mais quand on y regarde de plus près, sans être perturbé par des éléments extérieurs mais seulement avec le texte sous les yeux, une autre vérité apparaît.
Yvan est un pauvre type. Il n'a pas d'âme, pas d'amour propre, il n'existe pas sans ses amis, c'est lui qui a le plus besoin d'eux.

Citation :
"(...) Je ne veux pas être une référence, je ne veux pas exister par moi même, je veux être votre ami Yvan le farfadet."

Qu'il soit face à Marc ou à Serge, il dit ce que l'un et l'autre veulent entendre mais il ne prend jamais parti. Il ne se rend pas compte que le simple fait de ne pas prendre parti pousse les deux autres dans la spirale du conflit.

Il prétend que ce sont ces deux meilleurs amis, mais comme le dit Marc au début de la pièce, Yvan est un garçon tolérant. Tolérant parce qu'il s'en fout et Si Yvan tolère que Serge ait pu acheter une merde blanche à vingt briques, c'est qu'il se fout de Serge.

On s'aperçoit qu'il ne s'implique pas du tout finalement dans les relations humaines, ni même dans la vie en général, il n'y a qu'a lire les soliloques qu'il fait. Il s'est fait embrigadé dans un mariage qui ne le rend pas heureux, il n'est pas amoureux de cette fille et bosse dans un secteur qui ne lui convient pas du tout. Il dira à la fin de la pièce qu'il paie son insouciance d'antan. Ce qu'il vit pour l'instant est commode, il a pris ce qui venait car c'est tout ce qu'il estime avoir.

On soupçonnerait presque qu'il s'inflige tous ces malheurs qu'il nous conte, des malheurs risibles, des problèmes avec sa famille pour son mariage, entre mère et belle mère qui ne peuvent pas se sentir, des problèmes dont il pourrait aisément se départir mais qui lui servent de leçons en souvenir de sa vie débridée. Je l'imaginerai presque dire, "ba voilà, ça m'apprendra à avoir jouer au con, bien fait pour moi!!" Il aurait gagné en temps à s'immoler directement dès sa première scène.

C'est un personnage essentiel dans la pièce car il en donne l'explication avec l’aide de son psy qui lui a dit une phrase qu'il a bien sagement noté.
(Peut-être se sent-il lui même concerné, pour l'avoir noté, ne voulant pas ressembler à ses amis, il prend une tangente.)

Citation :
"Si je suis moi parce que je suis moi et que tu es toi parce que tu es toi, je suis moi et tu es toi. En revanche, si tu es toi parce que je suis moi parce que tu es toi et que tu es toi parce que je suis moi, alors je ne suis pas moi et tu n'es pas toi..."

De ce fait, il démontre également qu'il n'est pas en dehors de ce conflit mais qu'il en est une partie, partie qu'il refuse d'assumer, comme si il ne se sentait pas concerné.
Comment peut-il ne pas être concerné par ses deux meilleurs amis?

Pour l'expliquer, il faut admettre que la première préoccupation de ce personnage est de se préserver. Il souffre tellement des problèmes qui pourrissent sa vie en dehors de ses amis, qu'il refuse toute implication qui pourrait le faire plonger davantage. Ils sont sa porte de salut, sa bouée de sauvetage face à sa vie misérable et il n'accepte pas que ses deux meilleurs amis lui enlève ça.

Serge lui demande s'il se rend compte qu'il jette de l'huile sur le feu avec ses "calmons-nous" et ses manières de curé. Il lui dira aussi que sa présence veule, sa présence de spectateur veule et neutre, les entraîne Marc et lui dans les pires excès, et qu'il crée les conditions du conflit.
C'est à ce moment là que le public rie de la mauvaise foi des deux autres et qu'il éprouve une injustice face à Yvan.

Mais admettre qu'Yvan est victime d'une injustice reviendrait à remettre en question le but même de la pièce, ce que cherche à démontrer l'auteur. Les relations humaines sont interdépendantes, nous ne sommes jamais nous-mêmes tout le temps, « absolument », nous sommes nous en fonction aussi de l'autre, chaque personne que l’on fréquente faisant rejaillir une facette de notre personnalité, sinon, pas de relation, pas de lien qui se crée, cela parait logique, d’être soi même tout le temps est contre le principe de la communication finalement. On se doit de changer selon les gens pour établir une "relation". N'est-ce pas ce qu'est en partie le fameux "contrat social" dont parlait J.J. Rousseau? Lol

Marc reproche à Yvan son désir de les niveler lui et Serge. De les vouloir égaux, pour mettre sa lâcheté en sourdine, mais ils ne sont pas égaux et il somme Yvan de choisir son camp.
Je pense que si Yvan n'arrive pas à choisir son camp, c'est parce qu'il aurait l'impression de trahir l'un d'eux, d'être contre l'un deux. Or pendre parti ne veut pas dire être contre l'autre. Au final, il choisira son propre camp, il se protègera, lui, sans s'impliquer avec les deux autres.
Cela lui coûtera cher de ne jamais prendre parti, les deux vont se retourner contre lui copieusement et le rendront responsable de toute cette histoire.

Parce qu'il est lâche, parce qu'il a peur, Yvan est un personnage très égoïste et égocentriste, l'idée que ses deux meilleurs amis se brouillent n'est pas son plus gros problème, il pense surtout au fait qu'ils sont ses témoins à son mariage et qu'ils auraient pu attendre pour se disputer.
Il leurs reproche de détruire l’aspect de sa vie qui semblait le plus stable dans sa vie.

Il finira par avouer qu'il pense que ce tableau est une merde blanche dans un accès de fureur, poussé à bout, alors qu'il disait que ce tableau l'avait ému.

Marc, quant à lui, est probablement celui qui est perçu le plus négativement. Il passe pour un réactionnaire, pour un ennemi de la modernité, pour un dictateur de l'amitié, pour un être arrogant et ce à cause des paroles qu'ils prononcent.
Le poids des mots est primordial dans cette pièce, normal pour une pièce qui traite de communication, mais elle nous apprend également qu'il faut s'en méfier, que si l'on se cantonne à la parole de chacun on peut aisément faire des erreurs de jugement et des mauvaises interprétations si on ne reste qu'en surface sans vraiment comprendre la psychologie des personnages.

Malgré ses paroles cinglantes et son air arrogant, Marc fait preuve de beaucoup de sensibilité, il est le seul à dire qu'il regrette d'avoir blessé ses amis, d'avoir été trop dur avec Yvan, aucun des deux autres n'émettra de regrets.
Il tient manifestement beaucoup à ses amis, il souffre de les voir être ce qu'il pense qu'ils ne sont pas en réalité pour les connaître depuis longtemps. Il imagine avoir un jugement finalement impartial sur eux.
Bien qu'il passe pour le personnage le plus odieux, il en est peut-être finalement le plus sain en disant franchement ce qu'il ressent.

"L'Antrios" est pour lui le signe évident que Serge met en avant pour affirmer son éloignement. S'il ne peut pas croire que serge aime réellement ce tableau c'est d'abord parce qu'il doute que Serge ne soit pas conscient de ce que ce tableau représente dans l'état de leur relation. Pour lui c'est une provocation de la part de Serge, il le nargue effrontément.

Avec Marc, on aborde le thème du narcissisme au sein même de l'amitié. Il n'arrive pas concevoir que Serge aime ce tableau parce que ce tableau ne lui ressemble pas. Parce que ce goût que manifeste son ami pour l'art moderne ne lui ressemble pas, parce que "de son temps , il n'aurait jamais acheté cette toile."

L'autonomie dont a fait preuve Serge lui fait horreur, il s'est payé cette toile en quête de nouveauté, s'il a eu besoin de cette toile pour satisfaire un besoin de nouveauté, alors Marc se dit qu’il n'est plus "nouveau" pour lui, il ne le surprend plus comme autrefois. Si Serge n'était pas aussi avide de nouveauté, Marc n'aurait jamais eu de raison de se méfier.
La misanthropie de Marc a posé problème dans sa relation avec Serge qui lui dit: "Qui es-tu mon petit Marc pour t'estimer supérieur?" Dans ce soliloque, Marc répond: "et toi? Qui es-tu comme ami, quelle sorte d'ami es-tu Serge pour pas estimer ton ami supérieur?"

Voilà qui nous éclaire le reproche fait à Yvan qui tente de le rendre égal à Serge.
Marc se bloque et bloque aussi beaucoup la discussion, il ne reconnaît pas certaines choses parce qu’il n’a spécialement un discours rationnel, d’ailleurs dans ce type de conflit, c’est plutôt l’émotionnel qui ressort, peut-être qu’il reproche à serge ses airs d’intellectuel là où il estime que cela n’est pas nécessaire, où c’est hors de propos. Il parle de ce qu’il « ressent », pas de ce qu’il pense (d'un point de vue intellectuel) et n’admet pas que les deux autres adoptent un autre discours à ce moment là.
Il est très intolérant et sourd à certains remarques de ses deux compagnons, il se concentre aussi beaucoup sur lui mais différemment d’Yvan par exemple. Ce n’est pas le même type d’égocentrisme. Il est assumer celui là.

Quand Serge lui dit d'aimer les gens pour ce qu'ils sont, il rétorque: "mais qu'est-ce qu'ils sont? qu'est-ce qu'ils sont à part l'espoir que je place en eux?"

Il continue sur la lancée, "je cherche un ami qui me préexiste". Il prétend avoir tenté de les façonné, lui et Yvan, mais il les a laissé sans surveillance et maintenant ils lui échappent. Il se prend pour un Frankenstein de l'amitié. Il tente de fabriquer l’être hybride qui le satisfera, qui lui rendra ce qu’il estime être en droit d’exiger.

Il cherche un ami qui comblera son besoin narcissique, et c’est en cela qu’il est odieux. Malgré tout, il semble assumer sa position et c’est en cela qu’il me semble être quand même plus sain que les deux autres.
Il met en évidence ce que personne n’ose finalement s’avouer et le faisant, il dédramatise, évitant aux gens (au public) de finalement trop culpabiliser par ce qu’ils jugeraient être de « mauvaises pensées ». Car un besoin narcissique est toujours perçu comme quelque chose mal dans nos sociétés judéo-chrétiennes.

Pourtant, nous exerçons tous une influence, une ascendance sur les gens qui nous entourent et vive et versa. Ils sont eux parce que nous sommes nous, ils seraient différents si nous n'étions pas dans leur vie et nous ne serions pas les mêmes non plus.
Pourquoi essayons nous toujours de cacher cette réalité?

Ne vous êtes vous jamais penché sur une amitié en vous demandant ce qu'elle a pu changer dans votre vie, dans votre façon de voir les choses, dans votre caractère, bref de comparer ce que vous étiez avant de les rencontrer et ce que vous êtes devenus ensuite?

Depuis que Serge fréquente d'autres gens, il n'est plus à l'image de Marc, selon lui.
Quand Serge finit par aller cacher le tableau à l'abri du regard de ceux qui s'en moquent, Marc lui demande s'ils ne sont pas dignes de le regarder ou s'il a peur qu'en sa présence il finisse par le regarder avec ses yeux...
Il exprime par cette remarque à quel point nous sommes tous soumis au regard de l'autre et a l'influence qu'il exerce sur nous, même en étant seulement dans la même pièce sans communication verbale. Un peu comme en psychanalyse ou c’est la communication non verbale qui dirige la session. La présence de quelqu’un révèle aussi des aspects de nous de part son attitude, et tout ce que l’on peut ressentir de lui.
Mais il exprime aussi que nous sommes libres de ne pas être soumis à ce regard, mais que pour qu’une amitié perdure, cela est nécessaire, sinon le lien se rompt.

Marc est le plus terre à terre des trois. Il désarme par ses réflexions :" comment un homme peut vivre dans un autre temps que le sien?" Il simplifie et rabaisse peut-être en cela le discours de Serge qui tente de lui dire qu'il refuse d'être un homme de son temps alors que plus il le fuit et plus il l'est. On le sent constamment dans l’opposition (Surement trop émotionnel).

Il est en cela le plus gênant des trois personnages. Il exprime ce que finalement peu de gens osent avouer par peur de passer pour un être abjecte et suffisant. Il ne cache pas qu'il aime l'influence qu'il exerce sur ses amis et qu'il s'y complait, il ne cache pas qu'il en a besoin.
Cela amène une question : Est-ce par le degré d’influence que nous exerçons les uns sur les autres que l’on juge du degré d’amitié ou d’intimité que l’on partage avec eux?
N’est-ce pas ce que sous-entend l’expression « on s’est perdu de vue »? Dans le sens de Marc qui affirme qu’il ne faut pas laisser ses amis sans surveillance ? Qu’il faut toujours garder le contact sous peine que l’influence et le lien ne s’estompe ?

Il est surtout très maladroit, sa tendresse ne s'exprime pas par des mots doucereux, mais par des invectives, par son comportement général, et par ce que l'on sent qu'il éprouve pour ses amis.
On pourrait penser que c'est celui qui s'y prend le plus mal dans les relations humaines, il est pourtant le seul qui soit avec une femme avec il n'est ni contraint, ni forcé, ni malheureux.


Dernière édition par le Mer 8 Mar - 3:47, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: "Art"   "Art" EmptyDim 15 Jan - 21:02

Serge, en bon esthète, aime l'art et le "monde" qui va avec, il aime tout ce qui est la mode, il s'efforce d'être un homme de son temps comme il le déclare lui même. Malheureusement, en se concentrant sur son image, il a délaissé ses amis sans s'en rendre compte. On ne sait pas quelle est l'origine de son divorce, est-ce son nouvel engouement pour l'art ou d'autres raisons dont l'auteur ne nous a pas fait part...? Ou est-ce parce qu’il a divorcé qu’il s’est intéressé à l’art pour passer à autre chose ?
Toujours est-il que sa vie sentimentale est un échec et que comme il le dit très judicieusement à Yvan par un simple "justement", il est "justement" bien placé pour donner des conseils, alors que ce dernier le trouvait mal placé pour le faire.
Il ne comprend pas l'attitude de Marc face à son tableau, pourtant il ressent la même chose vis à vis de la compagne de celui -ci. Dans sa façon méprisante de chasser sa fumée de cigarette, il voit, lui, une façon de le mépriser.

Ils souffrent finalement du même complexe tous les deux. Il n'est d'ailleurs pas exclu que la compagne de Marc, Paula, soit à l'origine de l'achat de l'Antrios. S'il n'est pas doué avec les femmes et ne pouvant le rendre jaloux par ce biais, l'art devient le moyen approprié.
Il reproche à Marc de n'être plus, lui non plus, ce qu'il était autrefois. Il n'aime pas cet air condescendant chez son ami, qu'il aime ou n'aime pas cette toile n'est pas son problème, il l'aime au delà, mais c'est son ton suffisant qui l'indispose.

Les deux protagonistes se reprochent leur manque d'humour mutuel. Ce qui est cocasse, c'est que c'est par le rire que la "crise va se résoudre, quand Yvan après avoir exploser et finalement admettre sa pensée profonde, cède aux rires et entraîne Marc avec lui, puis Serge tend un crayon à Marc pour dessiner sur le tableau, lui montrant par ce geste qu'il tient plus à lui qu'à son « Antrios ».

Les feutres étaient lavables, ce que Marc ignorait tandis que Serge le savait. Il ne l'a pas dit pour ne pas entacher leur période d'essai d'amitié renaissante.
Ils partent à nouveau sur une relation biaisée, mais ne le sont-elles toutes pas ? Pourquoi chercher une pureté absolue dans ses relations ? Admettre qu’elle n’existe pas est probablement le moyen de les vivre le plus sereinement possible.

La pièce se finit sur les paroles de Marc qui décrit à nouveau l'Antrios et le « sens » peut-être de sa relation avec ses deux amis.
Citation :
"Sous les nuages blancs, la neige tombe. On ne voit ni les nuages blancs, ni la neige. Ni la froideur et l'éclat blanc du sol. Un homme seul, à skis, glisse. La neige tombe. Tombe jusqu'à ce que l'homme disparaisse et retrouve son opacité.(...)" Elle représente un homme qui traverse un espace et qui disparaît. "

L'homme serait-il toujours seul partout où il passe? Marc a-t-il accepter l'idée qu'il ne peut pas se construire l'alter ego qu'il souhaite?
Un Homme qui disparaît dans la foule des gens qu’il a rencontré au cours de sa vie, on se perd dans les autres mais ils nous « gagnent », tout comme ils se perdent en nous et nous les « gagnons »… Plein de petits plus pour une vie améliorée. Est-ce si cher payé que de donner pour recevoir ?

Une pièce de théâtre qui a été écrite par une femme sur une amitié entre hommes. Je me demande si un homme qui écrirait sur le même sujet, serait aussi, fin, aussi sensible, aussi psychologue, aussi acerbe et parfois acrimonieux.

Je me demande aussi quelle tournure aurait pris les évènements si les personnages avaient été des femmes. L'art n'aurait probablement pas été au centre du débat, mais cela aurait été un homme!!pff ! (Comme dans "sex in the city", une série sur les femmes ou le thème principal est l'homme. bidonné) A quoi a servi le MLF??

Les relations auraient été aussi différentes si une femme avait été parmi eux. Quoiqu’en y regardant de plus près, et avec une idée sexuée des personnages en terme de genre, Marc est celui qui est le plus proche de l’homme, du masculin, de la virilité, Yvan celui de la femme, de la féminité qui ne prend pas part à la « guerre », qui n’est pas « fort » ni physiquement, ni psychologiquement, qui se met en position de retrait, qui a peur de prendre des coups, qui est faible et qui a besoin d'être proteger, c'est d'ailleurs vers lui que va la sympathie du public, sa compassion.
Serge serait un compromis entre les deux, ce qui me surprend c’est d’avoir si peu de choses à dire de lui, d’habitude je cherche plutôt les deux chez les gens.

Le thème de cette pièce reste à mon sens "je suis moi parce que tu es toi et tu es toi parce que je suis moi", cela dit je ne pense pas que cela veuille dire que je ne suis pas moi et tu n'es pas toi, seulement que nous sommes « nous » en fonction de ce qui nous entoure sans le limiter aux relations humaines, mais aussi aux évènements qui traversent notre vie.

Symmaque

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