François Perrin, après une longue période de chômage, vient de trouver du travail dans le journal de Pierre Rambal-Cochet.
Alors qu’il effectue une mission avec un de ses collègues dans un magasin de jouets, et qu’il se ballade parmi eux, le fil du président Rambal-Cochet, Eric, arrive entouré de sa suite de garde du corps ainsi que du directeur du magasin.
Eric : ça
Directeur du Magasin : Le cosmonaute ?
E : non
DM : Le zorro?
E: Non… ça!
DM : (D’un air embarrassé) Le monsieur ?
E : Oui.
DM : Non, on ne peut pas te le donner mon chéri.
E : Pourquoi ?
DM : Parce que c’est un monsieur, on ne peut pas te donner un monsieur, aller viens on va te choisir un beau jouet, le plus beau du magasin.
E : Je veux ça !
DM : (Fébrilement) Oh mais ne t’énerve pas mon chéri, ne t’énerve pas surtout.
Il finit par marcher en direction de François et essaie de lui faire accepter d’accompagner le jeune homme. François refuse, mais sous la menace du chômage, il suit à contre cœur.
Mais ce n’est pas fini, Eric veut qu’on lui fasse un paquet. Le directeur a beau lui expliquer que ça ne se fait pas, l’enfant prétend que si.
Il est en train de déjeuner en compagnie de sa gouvernante quand le majordome l’informe de l’arrivée de son paquet.
Il bondit de son fauteuil, le faisant tomber à la renverse, courant à perdre haleine à sa salle de jeu.
Son père arrive mettant fin à l’injonction de la gouvernante de se remettre à table.
La surprise du Président est ostensible quand la voix de François Perrin semble sortir de la caisse.
Une fois seul, le président Rambal-Cochet confie à son journaliste stagiaire qu’il est heureux de constater que son fils à le sens de l’humour.
Dans le plan suivant, Eric siège au bout de l’énorme table de la salle à manger , comme un président dans sa salle de réunion. Cela me rappelle la pub pour « blédina », où le slogan était, « le président c’est bébé », slogan qui contribue un peu plus à faire des enfants-roi et tyrans. Merci Blédina.
Le face à face de deux présidents.
Pierre : voilà mon chéri, tu vas lui dire au revoir et le remercier.
Eric : Non, il est à moi je le garde.
Pierre informe François qu’il va rester ici quelques temps, le journal considéra qu’il est en reportage. François dit que c’est absurde.
« Vous voulez partir ? » lui rétorque son président .
Il le laisse dans la salle de jeu, c’est désormais là qu’est sa place.
C’est quand il donne un coup de pied dedans et qu’il le fixe en train de fonctionner que ça devient évident pour lui. Il est devenu un jouet.
A ce moment du film, on ne comprend pas bien pourquoi cet enfant tient tant à garder François, se rend-t-il compte de l’humiliation que subit son jouet ? Le fait-il exprès ou bien n’est-il que le résultat d’un gamin pourri gâté qui pense que l’argent peut tout acheter?
Se sent-il seul au point de n’avoir d’autre solution que d’acheter un « ami » ?
Le décalage qui crée le comique de situation est que personne ne s’oppose à la volonté d’Eric, tout comme personne ne s’oppose à la volonté du président Rambal-Cochet au journal. Pourtant il semble que cela nous gène plus venant de la part d’un enfant…Pourquoi ?
François, ne peut s’opposer ni à l’un ni à l’autre, bien qu’il essaie de remettre le petit à sa place, il est pris au piège. S’il décide de s’en aller, ou de ne pas contenter Eric, il risque le chômage.
L’enfant renie même son identité en lui attribuant un nouveau nom, il l’appelle Julien.
Après s’être disputer, Eric emmène son jouet au manège pour faire du cheval, il l’habille comme un cow-boy qui aurait très mauvais goût et fait partir son cheval au grand galop.
François tombe sous les yeux d’Eric et de son père qui lui dit :
- Et voilà, tu l’as cassé…
Excédé par les farces et plaisanteries de mauvais goût d’Eric, ainsi que par la femme du président, François rentre chez lui.
Blainac, le bras droit du président le retrouve et tente de le convaincre de revenir. Il lui explique qu’Eric est un « pauv’e gosse », un enfant d’un premier mariage qui n’habite avec son père qu’une fois par an et que cela explique la faiblesse du président. Il repart à la fin de la semaine chez sa mère à Cannes, une semaine ce n’est pas long, il pourrait faire un effort.
Après son retour, un lien qui commençait à poindre entre Eric et son jouet se renforce.
Un jour François décide d’apprendre à Eric le journalisme mais après quelques conflits d’autorité, Eric s’en désintéresse, alors pour l’inviter à s’y remettre, François lui tient ce discours.
« On pourrait inventer un personnage et raconter sa vie, on l’appellerait le Président, ça serait un homme très riche qui pourrait tout s’offrir avec son argent.
Il aurait une famille cet homme, je vois une femme, beaucoup plus jeune que lui, et un petit garçon, qui la déteste parce qu’elle a pris la place de sa mère.
Et le petit garçon, qui aurait compris que son père avait acheter cette jeune femme, ferait un peu le même geste que lui pour le punir. Un jour il achèterait un homme dans un magasin.. »
Eric qui jouait à un jeu et qui vient de gagner (illustrant par là même que François a vu juste et qu’il a réussi à le convaincre) lui dit :
- Mon pote Julien, on va le faire ton journal.
Muni d’un appareil photo, ils commencent leur enquête sur le président par une superbe propriété qu’il a acheté, au culot, en rentrant chez des gens en train de déjeuner, qu’il ne connaissait pas et dont il a offert un très bon prix. Une offre qui ne se refuse pas. Mais la condition sine qua non est qu’ils partent sur le champ. Les propriétaires s’exécutent.
Eric était présent lors de cette scène et a vu son père se retourner vers lui d’un air triomphant. La caméra reste sur le visage du fils, effaré par le genre d’homme qu’est son père.
Il devient le rédacteur en chef du journal « le jouet », crée par lui et par François. Ils continuent leur enquête sur la manière peu orthodoxe qu’il a de renvoyer les gens. Il renvoie ,par exemple, au début du film un homme(interprété par Gerard Jugnot) parce qu'il a les mains moites.