Un film que j'ai pas mal apprécié...
Ptit résumé
Ancien du Vietnam et insomniaque, Travis Bickle devient chauffeur de taxi la nuit dans les bas-fond new yorkais. Écoeuré du spectacle dont il est le témoin quotidien, il cherche à s'attirer les charmes d'une jeune femme très différente de sa personnalité, puis prend pitié pour une jeune adolescente prostituée. Repoussé par la première, il sombre dans une folie meurtrière qui le poussera à libérer la seconde des bras de son mac, laissant derrière lui un terrible bain de sang.
1 . Analyse de la Séquence du Téléphone. Cette séquence symbolise l’échec de la relation de Travis avec Betsy. Réjetté par la jeune femme Travis retournera finalement dans la rue, là d’où il vient.
Le rejet de Betsy est montré de différentes façon dans ce plan séquence. Il est d’abord présent visuellement par la position adopté par Travis. Placé à droite de l’écran en plan rapproché, dans un coin, il nous tourne presque le dos et on ne le voit pas parler. Cette position montre un repli sur lui-même. Son interlocutrice est absente, on ne la voit pas à l’écran et on en l’entend pas non plus, comme si elle était déjà un souvenir. La partie gauche du champs laissée vide accentue son absence et nous laisse voir un décor terne et impersonnel dans lequel on peut voit plusieurs téléphone accrochés au mur. On peut remarquer que cet appareil permet une communication dénuée de contacts humains « réels » et que Travis parle ainsi à quelqu’un qui lui a déjà échappé, qui ne lui est plus possible d’atteindre.
Le rejet est aussi présent au niveau sonore à travers le jeu de l’acteur, De Niro. Il permet de bien faire comprendre la discussion aux spectateurs en laissant des blancs quand Betsy parle et en reprenant ce qu’elle dit. Travis est plein de bonnes volonté et essaye de réparer son erreur. Il insiste pour la revoir et nous apparaît comme innocent, ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrive. Pourtant sa voix n’est pas triste, elle ne traduit aucune émotion et semble blasé. Travis ne s’étonne même pas de la réaction de Betsy et annonce en voix off qu’elle ne veut plus lui parler comme si il annonçait un simple fait.
Enfin la caméra elle-même rejette Travis et se détourne de lui en effectuant un travelling latéral vers la droite. Elle s’arrête sur une perspective qui fuit vers un point sombre, une porte donnant sur l’extérieure, sur le monde de la Nuit. Ce point de vue externe de la caméra veut nous montrer que Travis retourne à la case départ, que son sort est décidé et que sa place est dans la rue. Cela se confirme quelques secondes après, Travis se dirige sans hésiter vers l’extérieur sous la lumière blafarde des néons.
2 . Analyse du personnage de Travis dans le Film Le film raconte la descente en Enfer de Travis et sa montée vers la Folie criminelle.
Dès le début du film Travis présente un trouble : il est insomniaque et c’est ce qui l’amène à s’engager dans la compagnie de Taxis. Renfermé sur lui-même il semble blasé, indifférent à ce qui se passe dans sa vie quotidienne. Ainsi les jours se succèdent et se ressemblent comme dans un rêve. Après le travail, n’arrivant toujours pas à dormir il hante les salles de cinéma porno et avale des pilules. Il vit seul, voit peu de monde à part les autres chauffeurs de Taxis et a du mal à s’exprimer, à communiquer. Son seul véritable ami est le journal qu’il tient et à qui il exprime ses sentiments. Ancien Marines il essaye de s’intégrer à cette société qui ne lui correspond pas et tente de séduire une jeune femme très différente de lui qui le repoussera.
Travis subit donc les évènements, est victime de la situation, de cette société qu’il voit se dégradée. Le monde qu’il observe chaque nuit est souillé, corrompu et il va finir par ne plus le supporter. Ecoeuré il décide de faire quelque chose et donne enfin un but à sa vie : nettoyer la ville de ses « déchets ». Déphasé il ne fait plus la différence entre Bien et Mal, les repères n’existent plus et tout devient possible. Il s’achète les armes qu’il avait refusé auparavant de prendre et s’entraîne au meurtre, préconisant la violence comme solution au problème. Se croyant investit d’une mission, il prend en pitié une jeune adolescente prostituée, symbole elle-aussi des victimes de ce milieu dégénéré. Ses intentions de libérer la jeune fille sont bonnes mais vont le pousser à tuer trois personnes.
Finalement sorti de l’anonymat par une société qui le proclame héros après l’avoir rejetté, il reprend son errance en Taxi sans avoir été remis en question. La menace anonyme qu’il représente rôde toujours et peut resurgir à tout instant.