Je poste des travaux fait en classe l'année dernière. Nous avions à visionner un film par semaine, surtout des grands classiques à ABSOLUMENT voir, témoins d'une époque, d'un style etc...
Je commence par STROMBOLI, un film de Rossellini
1 . Résumé En Italie, peu après le seconde guerre mondiale, Karin, une jeune Lithuanienne, est enfermée dans un camp d’internement. Craignant de ne jamais en sortir et après le refus de son visa pour l'Argentine, elle épouse Antonio, jeune pêcheur italien. Après le mariage, ils partent pour Stromboli, l'île d'où est originaire le jeune homme.
Mais la déception de Karin est grande lorsqu'elle découvre l'île volcanique. L'endroit est aride, désespérément pauvre et les habitants hostiles. Karin, d'origine bourgeoise, a du mal à s'adapter à ce monde étranger et aux règles de vie qui lui semble cruels et barbares. La vie devient ainsi rapidement un enfer et l’incompréhension grandit au sein du couple que la barrière de la langue sépare.
Enceinte, Karin envisage de quitter l’île et tente de s’enfuir en montant au sommet du volcan. Après y avoir passé une nuit elle supplie Dieu de lui donner la force de continuer.
2 . Analyse de la séquence de la pêche au thonLa séquence commence quand les pêcheurs mettent leur bateaux à l’eau ( juste après la scène de la messe ).
Cette séquence constitue un véritable documentaire au sein même du film. Plusieurs éléments permettent de le justifier.
Tout d’abord il n’y a aucune musique pour accompagner les images et suggérer des émotions aux spectateurs, mais des bruits et des sons in, qui témoignent de l’action en train de se dérouler sous nos yeux ( le bruit du jaillissement de l’eau, les chants marins etc… ). Ces sons donnent une dimension réelle à la scène puisque l’on peut supposer que celui qui film entend les mêmes choses que nous et prend les faits sur le vif, avec une prise de son directe. L’effet de réel est aussi accentué par le balancement de l’image qui tangue et qui montre que la caméra était vraiment embarquée sur un des bateau pour rendre compte de cette pêche au thon.
Rossellini se place ici en observateur d’un rite, d’une tradition et nous montre des faits bruts presqu’en temps réel. Malgré tout, les plans sont travaillés et découpés afin d’accentuer la violence de la scène et pour créer un choc ( éclaboussures qui jaillisent à l’écran, plans répétés sur les pêcheurs qui enfonçent leurs lances dans le flanc des thons, gros plans sur les thons qui s’entassent à l’arrière du bateau etc…)
Cette pêche au thon met en avant la confrontation de deux univers : celui de Karin l’étrangère et de la vie sur l’île de Stromboli. Ces deux univers n’apparaissent pratiquement jamais ensemble à l’écran, ce qui renforce leur opposition. L’hostilité des habitants de l’île vis à vis de Karin est clairement affirmée par les phrases que se disent les marins à son arrivée ( « Il ne manquait plus que cette allumeuse » ). Les pêcheurs représentent l’île de Stromboli, la personnifie. Ils n’ont pas d’identité ( à part Antonio ), n’ont qu’une seule voix ( le chant qu’ils entonnent, la prière ) et font tous la même chose ( ils remontent le filet en rythme, sont alignés, tous égaux etc…).
Karin, personnage principal du film, est spectatrice de la scène, elle est venue voir. On ne sait pas exactement où elle se situe dans l’espace, elle reste à l’écart et observe avec effroi ce qui se déroule sous ses yeux, tout comme nous. La violence de la pêche a un effet physique sur sa personne ( elle est éclaboussée par le sang et les remous de l’eau ) et son visage, qui nous est montré en gros plan, reflète l’horreur qu’elle lui inspire. L’événement auquel elle assiste est hors du commun et la boulverse, l’agonie du thon rappelle sa propre agonie.
La séquence finie sur les bateaux rentrés au port et les pêcheurs qui déchargent les thons.
3 . L’évolution du personnage incarné par Ingrid Bergman Karin est une héroïne prisonnière de son destin qui cherche la liberté. Elle se marie en voulant échapper au camp d’internement et découvre une captivité encore plus pesante car double. Elle se retrouve en effet prisonnière de son statue sociale, son mari la surveille, et de sa situation géographique, l’île de Stromboli qu’il est très difficile de quitter.
Sa nouvelle vie ne lui convient pas et dès son arrivée elle parle déjà de repartir. Hautaine et exigeante, elle a beaucoup de mal à accepter sa situation et croit sincèrement à une injustice envers sa personne. Elle fait tout de même des efforts pour s’intégrer en arrangeant sa nouvelle demeure mais on lui reprochera sa fantaisie et son manque de modestie. En effet Karin ne veut pas se contenter de ce qu’elle a, refuse la vie simple qui lui est proposé ainsi que son destin. Son caractère est trop frivole par rapport au contexte, elle ne se fond pas parmi les autres habitants de la communauté et c’est pour cela qu’ils la rejettent. En conséquence elle souffre d’être seule, différente et abandonnée.
Egoïste, elle ne se soucie pas de son mari et ne pense qu’à la recherche de son propre bonheur. Cherchant à s’échapper de l’île par tous les moyens elle ira même jusqu’à faire des avances aux curé, scène qui montre son irrespect total de l’Eglise et sa détermination. Tous les moyens sont bons pour la faire parvenir à son but. Cette attitude se renforcera dès lors qu’elle sera enceinte. Ne voulant pas que son enfant naisse sur cette île horrible elle trouve le courage de s’enfuir au sommet du volcan. Cette ascension la met à l’épreuve et, à bout de forces, elle finit par supplier Dieu de l’aider. Piégée, elle comprend à ce moment là qu’elle ne peut lutter contre son destin et demande de l’aide, montrant ainsi son résignement, la fin de sa lutte.
Ces analyses qui entrent dans un cadre scolaire doivent surement comportés des fautes puisque je ne suis pas une professionnelles
Personnellement je pense que ce n'est pas un film que j'ai apprécié à sa juste valeur, le néo-réalisme italien étant trop pessimiste à mon goût ( et pis c'est quoi cette fin là??? roooh )