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 Une liaison pornographique

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4 participants
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Symmaque
Grand Manie Tout
Symmaque


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Où es-tu? : Bien au delà de la ceinture de Kuiper..
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MessageSujet: Une liaison pornographique   Une liaison pornographique EmptySam 10 Déc - 18:50

Une liaison pornographique Enerotisk410

Un film de Frédéric Fonteyne avec Nathalie Baye et Sergi Lopez daté de 1999.

L'histoire d'une femme et d'un homme qui se rencontre suite à une petite annonce pour réaliser un fantasme sexuel.

Ils racontent leur histoire sous forme d'interviews où ils expliquent à un journaliste comment ils se sont rencontrés et comment s'est déroulée leur liaison.
La première chose qui frappe est que leurs souvenirs divergent. Sur des détails, comme, pour lui, c'est par annonce, dans un magasine qu'il a conservé et qu'il nous montre, qu'ils se sont connus alors qu'elle prétend que c'est par le minitel.
Il nous dit qu'ils se sont envoyés des photos, elle nous dit que non, elle soutient qu’elle l’a reconnu au moment où il est entré dans le café où ils ont pris l’habitude de se donner rendez vous.

On peut déjà aisément supputer que cette histoire n'a pas marché, la mise en scène nous le signifie dès le début en les filmant chacun de leur coté. Ils sont dans le souvenir, cela se sent avec cet air contemplatif qu'elle arbore par moment. Sur un plan linguistique, ils parlent au passé et de façon détachée, comme s'ils racontaient objectivement une histoire dont ils ne font plus partie.
On peut percevoir la divergence de leur souvenir comme le symbole matérialisé de la différence homme/femme mais (comme nous avons déjà eu une discussion sur ce thème vous connaissez mon point de vue) je le perçois plus globalement comme la différence entre les gens indépendamment de leur sexe et de la difficulté d'être en couple.
En effet, en percevant le couple comme une entité, on s'attend naturellement à ce que resurgissent des souvenirs communs. Or chaque membre d’un binôme a ses souvenirs propres, il devient difficile dans ses conditions d'être en couple où l'identité est précaire vu que les souvenirs sont différents, difficile de créer une entité, une unité. En outre, il s’agit, quand même, toujours, de deux êtres indépendants ce que la mise en scène n’arrête pas de nous rappeler.

La mise en scène est très intéressante, nous avons leur point de vue et le point de vue de l'omniscient.
C'est un point de vue très frustrant, et finalement très dérangeant parce que l'on sait ce que les deux personnages ignorent alors même que c'est sensé être leur intimité.

Il rajoute aussi à l'oppression, nous sommes quand même dans une histoire de sexe, une histoire supposée donc très intime, or ce point de vue nous oblige à être complice, à être voyeur, à être avec eux malgré nous, même si on voulait y échapper on ne le pourrait pas, tout comme les deux personnages sont pris au piège l'un de l'autre.
Avec arrogance, elle croit que le seul événement qui a interféré dans leur relation, le seul évènement qui leur soit arriver sans qu’ils ne l’aient décidé au préalable est cette rencontre avec un vieux monsieur qui se trompe de chambre. Un fait tout a fait anodin, ce qu’on appelle communément un comique de situation. Puis un bruit, le vieil homme à terre, un râle s’échappant de sa bouche, lui qui demande à elle de contacter la réception, l’ambulance devant l’hôtel, et on sait que cette séquence aura un impact décisif sur la tournure des évènements.

A l’hôpital où ils l’ont suivi, la femme du vieil homme est là, il ne voulait pas qu’on la prévienne, il a dit la détester. Elle leur parle dans la cafétéria, leur racontant sa relation avec lui que c’était un homme volage, qu’il allait voir des « p’tites grues, des putains, n’ayons pas peur des mots », sont ses paroles. Elle affirme qu’elle se tuera s’il meurt, malgré toutes ses infidélités, elle était habitué à lui, elle savait qu’il reviendrait toujours chez elle et il lui suffisait de savoir que son mari était en vie quelque part pour qu’elle se sente rassurée. Elle le fera et cela motivera la suite.

Mais toute la relation lui a échappée, elle pensait pouvoir contrôler quelque chose qui ne se contrôle pas, elle pensait peut-être que juste du sexe ne l’attacherait pas à quelqu’un. Elle le dit plus ou moins en voix off, alors qu’ils sont au restaurant. Elle ne se sent pas gênée, il n’y avait pas de problème de sexe puisque c’était réglé, elle pensait avoir trouvé une relation saine et sereine. Car c’est bien évidemment un leurre, plus loin, elle dit que « c’est étrange un homme. Un homme qui vous regarde et qui vous désire et de sentir que nous aussi on le désire. » La question n’était donc toujours pas réglée, juste la première fois.

Ils n'ont pas de nom, ils sont complètement anonymes, autant pour eux que pour nous spectateur (le générique ne nous donne que lui et elle comme nom des personnages). Ils ne savent rien de leur vies mutuelles, s’ils sont mariés, où ils vivent, s’ils ont des enfants, quels métiers ils exercent. Mais ils se confient leurs tics, leur peur de l’avion, le fait de souffrir d’asthme, de rhume des foins. (passionnant non pour des amants ? très profond comme relation…)

Et tout ce à quoi on s'attend, dans ce film en terme de codes sociaux, n'arrive pas. Les valeurs sont inversées.

C'est la femme qui a un fantasme à réaliser, elle dit que tous ses compagnons ont refusé de le faire, une femme a donc un fantasme sexuel qu’un homme refuse de faire. Avouez que c’est confondant comme situation. En plus, on a vraiment envie de savoir ce qu’un homme pourrait refuser de faire sexuellement ( quelle belle image de l’homme… Shit ).
C'est elle la moins romantique, la plus pressée, la plus directe : lors de leur première rencontre, dans ce café, elle est déjà là, il s’assied se disent bonjour, qu’ils se plaisent (moment insoutenable, je me sens très mal à l’aise quand je vois cette scène dans mon esprit), elle pense qu’ils vont aller à l’hôtel (elle vient de lui dire qu’elle avait réserver une chambre) et commence à se lever, mais il commande à boire, elle est déçue se rassied et commande un autre café.
C'est lui qui se fait désirer, il arrive toujours après elle (sauf une scène où il croit qu’elle ne viendra plus et où il est en avance), on sent que c’est elle qui est la plus en demande. C'est elle qui insiste pour aller à l'hôtel, lui prend son temps, mais elle est très pressante, très entreprenante, elle parle beaucoup, un vrai moulin, même quand ils font l’amour (perso j’adore Laughing), elle a la tchatche comme on dit, du bagout, elle nous énumère une bonne partie de ses conquêtes, elle a le comportement qu’on attend d’un homme.
Lui se conduit tout du long en parfait gentleman, il l’aide à mettre son manteau, il paie toujours les commandes au café, et la chambre d’hôtel. Il propose toujours de la ramener, il a une voiture, elle vient en métro, elle refuse toujours systématiquement, il n’est jamais le premier à vouloir ou en tout cas à dire qu’il veut aller à l’hôtel.

La seule chose qui nous échappe est ce fameux fantasme, la caméra n'entre pas dans la chambre quand ils le font, elle n’y pénètre seulement que quand ils font l'amour normalement .

Dans le café où ils ont pris l'habitude de se rencontrer, elle lui demande si il a déjà fait une déclaration d'amour. Il dit que non que ça ne lui semblait pas être une bonne façon de draguer. Elle rétorque que faire une déclaration d'amour, c'est pas draguer, c'est vouloir être avec quelqu'un et ne pas pouvoir faire autrement que le dire.
Et là, on sait que c’est la situation qu’il vit, il voudrait lui en faire une, tout ce qu'elle dit le met mal à l'aise, parce que c'est exactement ce qu'il éprouve pour elle. Il a peur, il lui dit, elle ne sait pas ce qui se passe, elle lui fait une déclaration d'amour.
Il reste pantois un moment, puis se met à pleurer. Ils conviennent de se donner la réponse la semaine suivante.
Elle fait cette déclaration juste après avoir lu dans le journal que la femme du vieil homme s’était donner la mort. Juste après le lui avoir appris à lui. C’en est une conséquence directe.

La scène la plus insoutenable du film, « la réponse », la caméra est subjective, au son l'interview de chacun, lui va répondre oui (il s’est confié au journaliste), il veut vivre avec, elle va répondre aussi oui, même si il dit non, elle s'est juré qu'elle allait se battre (elle le confie au journaliste également). Et puis, un doute, une expression sur un visage et tout bascule, ils interprètent mal, il pense qu'elle ne veut plus, il lui dit le premier, il pense que c'est à lui de le faire, elle pense qu'il ne veut plus et donc elle ne le veut plus non plus. Et tout s'arrête, ils se séparent. (une empathie drôlement mal négociée !) pame

Le journaliste leur demande si ils n'ont pas fait une erreur. Il répond que non, sinon il y aurait eu un signe, quelque chose qui leur aurait dit de ne pas se séparer, mais il ne pense pas qu'il y ait eu un malentendu.
Ils vont à l'hôtel une dernière fois, et quand le journaliste demande comment ils l'ont fait, lui répond qu'ils ont réaliser le fantasme une dernière fois comme ça la boucle était bouclée, elle réfléchit puis répond qu'ils l'ont fait normalement, que c'était devenu plus fort pour eux de le faire normalement.

Après réflexion, alors qu'on se dit qu'ils se fourvoient et qu'ils sont faits pour vivre ensemble, on se demande si finalement ça aurait marché, peut-être que le signe était justement qu'il ne reste pas ensemble parce que ça n'aurait pas marché. Jusqu’au bout, ils n’auront pas été sur la même longueur d’onde.

Symmaque

PS: c'est mon 300e posts ....bande de ptits joueurs Very Happy


Dernière édition par le Dim 11 Déc - 19:23, édité 4 fois
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katchoo
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MessageSujet: Re: Une liaison pornographique   Une liaison pornographique EmptyDim 11 Déc - 14:59

Les films que tu présente sont tjrs intéressants... rooh j'ai pleins de films à aller voir maintnan! J'en parlerais quand je l'aurais vu ( mais jdois déja voir le DR Kinsey... hum )
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Symmaque
Grand Manie Tout
Symmaque


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MessageSujet: Re: Une liaison pornographique   Une liaison pornographique EmptyMar 13 Déc - 17:14

merci Wink, mais tu sais je pense que tous les films sont interessants, il y a toujours quelque chose à en retirer, de quoi s'inspirer, même quand on ne les aime pas Rolling Eyes .
dès que je le recupère je te filerai le dvd de dr kinsey si tu ne l'as toujours pas vu d'ici là.
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ark
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MessageSujet: Re: Une liaison pornographique   Une liaison pornographique EmptyMar 13 Déc - 20:40

ke pense tu de robocop?
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mme bouddah
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MessageSujet: Re: Une liaison pornographique   Une liaison pornographique EmptyMer 14 Déc - 11:13

J'ai vu un extrait y a cinq jours dans un thema. Zétaient dans un parking les persos. Comme elle cassait son amoureux Nathalie Baye!!! J'avais vu le film y a bien longtemps, sans être choquée. Je trouvais leur compromis sympa. Mais mais là, je trouve incohérent de présenter un extrait hors-contexte et ce monologue outragé. Car finalement c'est juste une femme "en détresse" dans cet extrait.
Le pathétique du film c'est qu'on en retient cette tirade-manifeste où l'actrice a l'air sûre d'elle, alors qu'au final, c'est qu'une pov madame blessée pour en arriver à ces extrêmités.
Donc, parler de queues de toutes les tailles, ça me fait penser à la song de Pierre Perret et je me vois mal faire ma fière en parlant comme elle. Pauvre bonhomme qui entend ça il doit avoir envie de lui faire boire une camomille. Le pire, c'est qu'il aurait raison, et qu'il serait bien "attentionné".
Sinon, y avait tout de même une séquence sur un fauteuil non??? (euh c'est comik c'est tout ce que j'avais retenu du film) Une liaison pornographique Dess06
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Symmaque
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MessageSujet: Re: Une liaison pornographique   Une liaison pornographique EmptyMer 14 Déc - 21:02

je n'ai pas vu robocop, je ne peux rien en dire pour l'instant, sorry Wink, mais je suis sur qu'il y a forcément un angle interessant.

A quel extrait fais-tu allusion, mme bouddah?
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