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 Construisez votre château ! ou la maison imaginaire...

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MessageSujet: Construisez votre château ! ou la maison imaginaire...   Construisez votre château ! ou la maison imaginaire... EmptyMer 30 Nov - 2:21

... ou la maison imaginaire comme miroir de la personnalité.


I. Monde réel et mondes virtuels

Voyez vous votre vie « comme un jeu vidéo », comme un conte de fées ou comme un film ? En s’aperçevant de la perte d’intérêt que représente la vraie vie, on peut constater qu’il existe certaines analogies entre monde réel et mondes virtuels, puisque le premier a inspiré les seconds.
Depuis sa naissance, le jeu d’une manière générale a cherché à simuler de façon simplifiée ou stéréotypée des situations de tous les jours. Tous les jeux ont un départ, une fin, et des règles pour conduire son évolution. Evolution qui reste totalement imprévisible, puisque fonction des joueurs qui y participent. C’est une sorte de mini-simulation de la vie.

Les jeux vidéo de simulation proposent d’innombrables paramètres qui rapprochent de la vérité du monde réel. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit des jeux les plus élaborés, puisqu’un jeu élaboré détient une sorte de perfection intemporelle, que l’on ne rencontre que dans de rares cas qui ont traversé les époques et ont survécu aux mélanges de cultures : les échecs, l’awale, le jeu de go sont par exemple des jeux extrêmement élaborés, mais non pas « réalistes ».


II. But du jeu

On n’ignore pas qu’un jeu a des règles, mais on n’oublie souvent qu’il a une fin, autrement dit un but. Avant de commencer une partie, le joueur doit d’abord déterminer avec son adversaire comment elle devra se terminer. Aussi, avant de commencer à jouer, on choisit quelles seront les modalités de la victoire (ou de la défaite :p)

Exemples de buts dans le cas d’un jeu vidéo de simulation :
- Détruire avec méticulosité, finesse et classe tous les adversaires, qu’importe le temps que ça prendra ;
- Réussir une quête ou une mission précise, en se conformant à un délai ou une limite de points à atteindre ;
- Bourriner dans le tas pour se poiler ;
- Construire patiemment sa civilisation pendant des heures, lever une immense armée de plusieurs centaines d’unités, plus une douzaine de moines embrigadés à la Ben Laden et autres trébuchets de classe Leclerc, et les regarder s’ébattre joyeusement dans la forteresse ennemie qu’ils détruiront en 12 secondes montre en main (Jouissif. Si.) ;
- Pousser le jeu jusqu’à ses ultimes limites en les testant de façon chirurgicale (en cherchant à faire péter la banque par exemple : ça prend des jours mais des types comme moi trouvent ça « excitant » de faire couper tout le bois du terrain par 200 villageois dopés à mort juste pour voir la mention « Lumber 100 000 » s’afficher en haut à gauche de l’écran et bloquer le compteur)

Avant de débuter le jeu, on se fixe un but. Sans but, il est impossible de jouer. On pourrait même dire inutile. Qui ne s’est pas déjà posé cette question : « Quel est mon but dans la vie ? »
Et c’est effrayant de ne pas connaître de réponse.


III. Evolution du jeu

Les débutants oublient souvent aussi qu’au cours du jeu, l’environnement suit une évolution continue, qu’il est modifié continuellement par des facteurs extérieurs qui en font toute sa richesse, et qui parfois le qualifient.
On ne peut pas jouer une partie sans se préoccuper de l'évolution du jeu, de l'avancement des autres joueurs, des changements dans la configuration du terrain. Ça vaut pour un jeu vidéo de simulation comme au poker, à la roulette, au cyclisme, à la pétanque marseillaise ou au cracher de noyau de pruneau. On subira la plupart des facteurs, bien sûr, inévitablement.
Mais on peut aussi influer sur ces facteurs grâce aux actes que l’on accomplit. Encore faut il agir. Pour cela, il ne faut plus penser au présent, il faut penser loin. Agir localement et patiemment au quotidien, (c’est ce qu’on appelle la tactique), c’est bien mais ce n’est pas suffisant pour atteindre « l’intelligence du jeu ». Il faut faire cela tout en pensant globalement, sur le long terme, le but que l'on s'est fixé (ce que l’on appelle la stratégie).

Pour bien comprendre la différence entre tactique et stratégie, prenons l’analogie d’un jeu déjà cité, les échecs.
Un joueur débutant, A, commence sa partie en avançant ses pions de façon apparemment chaotique, prenant des pièces visiblement au hasard. Il pourra avoir un excellent sens tactique en bouffant toute l’armée du voisin, B, qui lui se préoccupe davantage de l’évolution du jeu à long terme. Sans ciller, B, joueur émérite, alors qu’il ne lui reste plus qu’un roi, une reine et ses deux chevaux, ravalera la fierté de A sans que celui-ci puisse rien faire, malgré son armée trois fois plus grande. Avec deux chevaux et une reine indéboulonnables, à l’endroit qu’il faut au moment où il faut et qui se protègent les uns les autres, B gagnera la partie grâce à son excellent sens stratégique.
Pourquoi ? A, le débutant, a agi sur l’instant, sans réussir à repérer l’évolution véritable du jeu. Alors qu’il a 3 fois plus de pièces que son adversaire, il n’ose pas en sacrifier alors qu’il lui aurait suffi de quelques unes pour pouvoir au mieux limiter les dégats -et non gagner-, perdre la partie au moins de façon honorable, et dans le meilleur des cas faire un pat sous les délires de la foule. Tout cela parce qu’il n’a eu aucun sens stratégique.
(Je parle par expérience : j’ai été dans le cas du joueur A ; hé ben, croyez moi, ça fout les boules de voir ces cavaliers de l’apocalypse vous bouffer tout cru à la façon des sauterelles africaines.)
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MessageSujet: Re: Construisez votre château ! ou la maison imaginaire...   Construisez votre château ! ou la maison imaginaire... EmptyMer 30 Nov - 2:22

IV. Le moyen d’atteindre son but : la construction du château

Imaginons maintenant que notre vie soit un jeu.
On commence seul sur un terrain inconnu. Quel que soit le but que l’on s’est fixé, il faudra trouver chaque jour les moyens de l’atteindre. Ce moyen, dans le cas de notre jeu purement intellectuel, c’est la construction d’un château fort, d’une ville, voire d’une civilisation.
Imaginez-vous comme un chevalier qui entre en guerre, vêtissant son armure, fourbissant ses armes ; seulement, ce faisant, le chevalier ne va pas détruire un château : il part en construire un.

Un château comprend :
- un donjon : votre « moi », votre pensée, là où vous vivez et mettez en place votre stratégie de vie. Son style reflète votre personnalité ;
- des remparts : c’est ce que les autres perçoivent de vous. Votre style de rempart est-il, en vrac, timide, gai, naïf, fier, agressif, sympatique, élégant, orgueilleux, maladroit, discret, sage, raffiné, rusé, etc. ? ;
- des tours : ce que vous percevez des autres. Les tours vous permettent de voir aussi l’évolution du jeu. Elle reflètent d’une certaine manière votre ouverture d’esprit face au monde, et permettent de déterminer si vous avez bien le sens des réalités. Selon que vous soyez ou non à l’écoute des autres, borné, susceptible, juché sur des principes, tourné vers vous-même, ce que vous percevez des autres sera différent dans chaque cas ;
- un territoire : des gens traversent chaque jour votre champ de vision, qui correspond à ce territoire. Volontairement ou non, vous établirez avec eux des relations de confiance ou de méfiance plus ou moins profondes qui vous conduiront (ou non) à montrer vos remparts, à leur faire visiter votre château et peut-être même à les faire entrer dans votre donjon pour un dîner aux chandelles avec violons et champagne.

Maintenant, au travail.
Pour bâtir « son » château, il faut suivre plusieurs étapes. L’ordre est indicatif et n’a pas d’importance, puisque votre château se construit chaque jour d’un bout à l’autre de votre vie.


1. Evaluer les ressources à sa disposition.

La première chose à faire, c’est de savoir ce que l’on a, ce que l’on peut et ce que l’on pourra. Quitte à faire une liste de toutes nos passions d’enfants, à régurgiter nos acquis scolaires, à se souvenir d’une visite d’exposition, de vacances à la mer… il faut faire la liste de nos expériences heureuses, celles qui nous ont marquées le plus, celles que nous souhaiterions le plus revivre. Tout ce qui peut nous permettre de nous lever le matin en se disant non pas « Oh non, encore », mais en ne se disant rien du tout pour commencer. Puis, en finissant par se dire « Chic, avec un peu de chance, je vais vivre une expérience heureuse aujourd’hui ».

Dans le cas de mon château : ma seule ressource valable était une vocation d’enfant. Je l’avais perdue de vue pendant huit années d’un ignoble purgatoire. Puis je me suis posé la question de savoir ce qui me plaisait, ce qui me procurait le frisson à chaque fois, lorsque l’on m’a donné l’occasion de faire ma vie. Vous allez rire (jaune), mais il m’a fallu un an pour m’en rappeler. A bon entendeur, courage.


2. Choisir le terrain.

Où construire son château ? Voilà un dilemme cornélien bien embêtant. C’est une des questions existentielles les plus profondes : si je fais un choix de vie, tous les autres s’effaceront et je les regretterai à jamais. Il y a des moments où il faut faire des choix, hélas.
Mais c’est toujours difficile, voire trop, et certains attendent donc trop longtemps de commencer la construction. Ils sont vite rattrapés par le temps, et leur regret ne vient plus du choix du terrain, mais du temps qu’ils ont mis pour le choisir.

La solution serait peut-être de ne pas faire ce choix inconsidéremment, de se ménager des portes de sorties, des passages secrets pour s’enfuir dans le cas où le château serait attaqué ou s’écroulerait suite à un défaut de construction. Prevoyez donc des « territoires d’avance », des colonies lointaines, hors de votre champ de vision mais toujours présentes dans votre esprit, où vous pourrez vous exiler en cas de pépin financier, personnel ou professionnel ; ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier : placez plutôt chaque mois un peu d’argent de côté pour acheter une paillotte au Brésil et cachez le billet d’avion dans le double fond du cadre où sourit la photo de famille…

Si vous hésitez encore trop, commencez par bâtir plusieurs débuts de châteaux un peu partout, dans des endroits différents. Après un laps de temps plus ou moins long, vous vous réveillerez un matin dans le lit de l’un de vos quinze châtelets et vous vous direz : « Là. C’est là que je suis bien ». Vous aurez trouvé votre emplacement, et en plus, formidable, le boulot est déjà bien entamé. Et vous pourrez retourner plus tard dans vos autres pieds à terre si vous pensez avoir fait une erreur… si vous pensez bien sûr à y faire le ménage de temps en temps.

Dans le cas de mon château : pas mal d’emplacements existent. Dessin, lecture, écriture, théâtre, amis, etc., etc. N’oubliez pas que comme pour chacun d’entre nous, qui sommes encore jeunes, mon château est encore en construction derrière des palissades et des échafaudages.


3. Commencer par les fondations.

Vous avez à disposition des ressources et un emplacement. Maintenant il faut commencer les fondations, le plus important dans la construction puisque ça soutiendra tout le reste. Je ne vous le cache pas, c’est aussi le plus pénible à réaliser : apporter, empiler et tailler les pierres de la connaissance, faire des mesures de votre ambition, s’engluer dans la boue des mauvais souvenirs, extraire du sous-sol des chagrins d’enfants qui sont restés durs comme de la pierre (idéal donc pour construire vos murs ! On n’apprend jamais autant que de ses erreurs, de ses fautes ou de ses peurs), ou encore préparer le mortier et couler le béton, tous les deux nécessaires pour bien consolider vos acquis et commencer la vie sur des bases solides.

Si vous parvenez sans difficulté à voir en imagination le château que vous obtiendrez, la suite sera plus facile. Sinon, vous pouvez toujours improviser, rester créatif. Les plus belles vies sont parfois les plus insouciantes, mais attention quand même.

Si même vous avez eu la chance –ce fut mon cas– d’avoir la passion, le feu sacré, votre motivation sera d’autant plus forte pour terminer cette étape avec un minimum de retard sur le planning. Du reste, c’est le premier pas qui coûte. N’hésitez pas non plus à vous faire aider par quelqu’un qui a de l’expérience pour commencer à « vous construire »… Il est déjà passé par là, il saura donc sans doute quelles sont les meilleures méthodes pour agencer les pierres qui feront les murs les plus solides. A noter que les fondations ne sont jamais vraiment terminées, puisque vous agrandirez sans cesse votre château par de nouvelles ailes et autres dépendances. Courage donc.
Exemple : pour consacrer sa vie aux arts plastiques, il faut faire des écoles d’art, connaître l’histoire du domaine, subir la compétition des autres élèves, supporter des profs qui ne vous comprennent pas, dégoter un premier stage, se priver de nourriture les mois difficiles, avoir le courage de taxer les amis et l’amour propre de consulter l’aide sociale les mois très très difficiles, participer à des expositions minables, s’ébahir devant des mochetés, flatter des abrutis qui « connaissent un tel », dénicher des subventions et des aides avec les tracasseries administratives que cela entraîne, etc., etc. C’est chiant, mais c’est malheureusement nécessaire.

Dans le cas de mon château : lecture, lecture et encore lecture. Et puis si ça ne suffisait pas, quatrième couche. Et puis pratiquer. Essayer, tester, réfléchir, brasser des idées, se documenter, etc. Surtout, s’asseoir tous les soirs ou presque devant son ordinateur et se forcer à y rester trois à cinq heures d’affilée (nan chérie, ce n’est pas utopique !).
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MessageSujet: Re: Construisez votre château ! ou la maison imaginaire...   Construisez votre château ! ou la maison imaginaire... EmptyMer 30 Nov - 2:22

4. Bâtir les remparts.

Les remparts, ou murailles, c’est ce que les autres perçoivent de vous.

Les murailles de votre château servent à vous protéger visuellement et physiquement, à vous « cacher derrière ». Sans elles, vous vous sentez nu, vous avez l’impression que tout le monde devine ce que vous pensez. Quelqu’un qui a dressé de très hautes murailles tout en haut d’un nid d’aigle possède une pensée tout à fait impénétrable et probablement un très grand charisme, puisque les murailles servent aussi à montrer aux autres que l’on sait comment ils nous perçoivent.

Vos remparts sont temporairement détruits ? De l’extérieur comme de l’intérieur, appelez SOS Remparts, 0800 999 999, appel gratuit, et un bon ami viendra vous aider en apportant des pieux de soutènement et des palans. Ex. Coup de téléphone, cris, larmes : rupture amoureuse. L’être tant aimé a décarré à toute berzingue de votre donjon en n’y laissant que son triste souvenir, non sans amocher au passage vos précieuses murailles qui vous protégeaient du monde extérieur. Vous n’avez donc qu’une envie, vous cacher, tant vous vous sentez triste et fragile. Comme je le disais cyniquement lors de la dernière réunion, votre ami apportera le remède d’urgence : mouchoirs, tablette de chocolat, DVD de Titanic, marshmallows et couvertures chaudes, et le lendemain il n’y paraitra plus. (je ne vous ai pas trompé : c’est cynique)

La douance nous donnerait-elle des murailles très particulières. Les enfants précoces se les construisent involontairement, sur des bases branlantes et fragiles. Parce que notre pensée différente nous rend imprévisibles, nous pouvons arborer n’importe quel rempart à la seconde. Plus d’un s’y s’est ainsi cassé les dents, pour avoir vu l’espace d’un instant une palissade en allumettes, foncer dans le tas sans réfléchir, et la seconde suivante se fracasser la tête contre un blindage parabellum point 30 de 60 cm d’épaisseur.

Parce que nous sommes plus souvent sujets à l’émotion, à la sensibilité, nos murailles s’effondrent également très souvent, nous rendant nus et vulnérables aux autres. Ainsi, lorsqu’une mauvaise âme a trouvé le point précis où reposent tous les murailles et s’amuse quotidiennement à appuyer dessus pour les regarder s’effondrer, la vie en devient très difficile à vivre. D’où l’envie adolescente, toute légitime, de saborder soi-même son propre donjon, faute de pouvoir supporter l’échec continu que représente l’impossibilité de faire des murailles robustes, faute de pouvoir supporter la honte d’être mis à nu aussi facilement.
Deux solutions existent pour échapper à ces pensées suicidaires. Elles exigent des choix drastiques.

1) Cachez vos remparts momentanément, le temps d’imaginer une construction toute différente qui déconcertera votre adversaire. Plantez des arbres devant, placez des bâches avec des peintures en trompe l’oeil : faites tout pour le moment afin d’être ignoré. Mais si vous révélez vos nouvelles murailles devant quelqu’un de foncièrement mauvais et de foncièrement malin, et il trouvera presque toujours le moyen de les faire s’effondrer à nouveau.

2) De manière plus radicale, revoyez vos fondations depuis le début. Et même, s’il le faut, changez d’emplacement, voire de territoire. Votre donjon est attaqué ? Abandonnez le en fuyant par le passage secret qui vous mènera à un territoire vierge, ou bien à la vieille maison de chaume de vos vieux parents. Les passages secrets sont faits pour ça. Mais ne changez pas d’avis : une fois entré dans le passage secret, vous ne pourrez plus revenir sur vos pas. Et lorsque vous en sortirez, regarder en arrière serait une chose par trop pénible. Vous avez perdu vos ennemis, mais vous venez aussi de perdre à jamais quelques amis, ou quelques amours, qui perdront toute trace de vous puis vous oublieront, comme tous les autres.

Cela peut sembler une attitude destructrice et réactionnaire d’un certain point de vue, mais pourtant, restons optimiste : ce sera surtout un retour à la sécurité et à la sérénité. Sécurité contre les autres, qui vous menaçaient, et contre vous-même, qui vous détestiez. Vous vivrez ici une nouvelle naissance. Et le mieux dans tout ça, c’est que vos ennemis vous croiront mort, brûlé vif dans le donjon que vous aurez pris soin d’incendier lors de votre fuite…

Dans le cas de mon château : A la fin du lycée, j’ai abandonné mon ancien château, qui périclitait lamentablement sous les coups de bélier continus de créatures innommables que j’avais naïvement laissé entrer. Choix et sacrifice, donc… J’ai simplement eu la chance que mon passage secret à moi se soit ouvert par enchantement telle une porte de lumière bleutée faisant le lien entre deux dimensions. Sinon je serais toujours en train de dénicher un passage dans les sous-sols du donjon, paniqué en voyant l’eau des douves infiltrée monter autour de moi et les pierres tomber lourdement du plafond, avec une dizaine de rats grimpant sur mes épaules et la torche sur le point de s’éteindre…


5. Construire une tour.

La tour, c’est ce que vous percevez des autres.

- Une tour vous permet de voir loin. Plus elle est haute, plus on voit loin. Comme je l’ai indiqué précédemment, sa hauteur indique le niveau de votre ouverture d’esprit, qui reste une notion très, très relative.

- Construisez votre tour en parallèle à vos murailles de protection. Si vos remparts, qui vous protègent, sont plus hauts que votre tour, vous ne voyez plus l’extérieur : vous vous renfermez sur vous même, évitant volontairement ou involontairement les autres, préférant vous concentrer sur votre petite personne dans le donjon.

- Une tour est faite de pierres. Plus on la souhaite haute, plus il faut de pierres pour la construire. Les pierres dans cette analogie représentent une certaine somme de connaissance, de vécus, d’acquis et d’expériences. Mais tout ça ne sert à rien dans l’absolu, puisqu’il faut encore intégrer, assimiler, comprendre et même accepter sans rechigner ces expériences bonnes et mauvaises, sinon ce n’est pas une tour, ce n’est qu’un tas de pierres inertes.

- Notez aussi que les tours sont hautes et rondes. Les constructions hautes sont les plus difficiles à construire puisqu’il faut monter les pierres en altitude ; les rondes les plus complexes (comparez donc ça avec une construction en angles). La tour sera donc le bâtiment de votre château le plus difficile à bâtir… mais pas forcément le plus long à construire.
Il est probablement impossible d’ouvrir suffisamment grand son esprit lorsque l’on n’a pas suffisamment de pierres (les remparts sont alors trop haut et cachent tout), lorsque les pierres sont trop lourdes (vous êtes bloqués par de mauvaises expériences qui ont provoqué en vous la peur d’avancer), ou lorsqu’elles ont la même taille et la même forme (vous n’appréciez pas la diversité parce que vous avez des principes et des règles un peu trop stricts auxquels vous vous êtes trop attaché).
Si vous n’arrivez pas à construire votre tour, choisissez donc des petites pierres, légères, puisqu’elles pourront être montées facilement ; et en provenance d’endroits différents, voire exotiques, puisqu’elles ne seront pas de la même taille et s’agenceront donc plus aisément. Donc : ouvrez vous au monde, appréciez les choses les plus infimes de la vie, vivez le quotidien en vous émerveillant de chaque chose… open your mind, voilà le message que je souhaite faire passer dans cette jolie métaphore qu’est « la tour ».

Dans le cas de mon château : Je n’aurai qu’une phrase citée et recitée pour qualifier ma tour : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».


6. Assurer la paix.

Votre château est fragile et difficile à protéger dès lors qu’il n’est pas terminé. Soyez conscient que vous aurez d’abord tendance à vouloir le montrer, à montrer que vous êtes fier de votre travail en cours, d’être ce que vous êtes et de savoir ce que vous allez devenir. Mais adopter cette attitude, c’est aussi la porte ouverte aux chevaux de troie, aux espions, aux brigands. Pas de paranoïa excessive, ne restez pas prostré dans le mutisme ou cloîtré dans la misanthropie : la plupart des gens que vous rencontrerez seront d’honnêtes marchands, et même trop souvent de simples moutons Very Happy

Mais des précautions élémentaires peuvent être prises, comme éviter d’agresser inconsciemment les autres voisins, modérer ses actes en y réfléchissant à deux fois, « calculer l’intérêt » d’une alliance sur le long terme, et surtout éviter les contrées obscures que des légendes paysannes disent peuplées de monstres et de dragons. Un peu d’audace quand même, merci de ne pas confondre le Mordor avec la Comté, tout ce que vous ne connaissez pas n’est pas noir, alors envoyez des éclaireurs quand le temps est clair pour apprendre de nouvelles choses et multiplier les rencontres. En vous débrouillant bien, vous pourrez même faire un bout de chemin avec des architectes et des ingénieurs qui vous aideront à bâtir votre palais mieux et plus vite : ne sommes-nous pas tous des architectes, ici sur ce forum, qui s’assistent les uns les autres dans la construction de leur identité d’adulte ?

Dans le cas de mon château : sur mon profil, il n’y a pas mon mail principal ni mon téléphone. Vous n’avez pas besoin de ces informations pour me connaître. Ce qui est inutile ne doit pas être dit. Mais que cela n’oblige pas à mentir à l’autre, car on ne sait jamais comment notre relation avec cet autre évoluera. Donc, lorsqu’on ne veut pas dire la vérité, la meilleure chose à faire est encore de ne rien dire.


7. Forger des alliances avec les autres seigneurs.

Dans votre tour, vous avez une vigie. Lorsque vous rencontrez quelqu'un, vous pouvez vous permettre de l'étudier de loin, à la limite de votre frontière, puis de plus en plus près, en le laissant progressivement évoluer dans votre territoire, afin de déterminer qui il est, ce qu'il attend de vous, quelles sont ses intentions envers vous. Votre territoire est vaste, et vous avez le droit de prendre votre temps avant de lui montrer votre château. Si la confiance se gagne, elle ne se donne pas aveuglément.

N’oubliez pas de guider votre visiteur, de vous intéresser à lui. Si vous comptez forger une alliance avec lui, montrez lui que vous avez des intérêts proches. Il faut le regarder, l’écouter, et lui inspirer confiance tout comme vous cherchez à trouver sa confiance.
Après un temps plus ou moins long, vous pourrez lui montrer vos remparts, puis votre château. Si vos amis proches peuvent s’ébahir devant votre donjon, vos amis intimes ou de toujours y sont entrés, et peut-être même ont participé activement à sa construction. Quant à la citadelle nuptiale au sommet du donjon, vous y faites ce que vous voulez, ça ne regarde que vous et la dame/l’homme/la créature –biffer les mentions inutiles– de vos pensées…

Dans le cas de mon château : se sentir en confiance avec un ou des inconnus n’arrive pas tous les jours, mais ça arrive. Alors, il est inutile de se cacher, de se toiser, de mentir même sur l’emplacement véritable du château comme cela est nécessaire avec d’autres, chose que pour ma part j’ai longtemps fait grâce à un masque d’humour, par exemple. Avec ces personnes de confiance, vous ne cachez plus vos remparts sous des leurs, vous les faites entrer votre donjon avec trompettes et honneurs. Dévoiler à ses amis ses rêves d’enfant, montrer tout ce que l’on a dans les mains, c’est finalement « ouvrir son donjon ». Quant aux rares élu(e)s qui atteignent la citadelle nuptiale, grand bien leur fasse.
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MessageSujet: Re: Construisez votre château ! ou la maison imaginaire...   Construisez votre château ! ou la maison imaginaire... EmptyMer 30 Nov - 2:23

V. Comprendo l’analogie ?

À vous de définir le château qui vous ressemble, en fonction de votre personnalité.

Un château fort médiéval bien sûr (robuste mais effrayant), mais pourquoi pas…
- un palais vénitien (gai et festif mais troublé de mystères et d’intrigues)
- un manoir germanique (confortable mais reclus)
- un castel andalou (chaleureux mais fier et belliqueux)
- un château de Versailles (élégant mais arrogant),
- un building de multinationale (beau, riche, intelligent mais totalement immoral),
- une grotte (zen mais misanthrope),
- une tour d’ivoire (belle mais timide),
- une chaumière (humble mais sans ambition),
- la Tour Eiffel (archipopulaire mais la tête vide),
- un palais de conte de fées (rêveur mais naïf)
- un immeuble de Le Corbusier (créatif mais incompris), etc., etc.
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