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 Fantochisme

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Symmaque
Grand Manie Tout
Symmaque


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Où es-tu? : Bien au delà de la ceinture de Kuiper..
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MessageSujet: Fantochisme   Fantochisme EmptyDim 2 Juil - 15:00

Il est arrivé cette nuit, dans cet hôtel. Un hôtel perdu au milieu d’un village perdu au fond d’une campagne perdue au fin fond d’un pays perdu au milieu d’un continent perdu sur une terre perdue dans un univers perdu. Bref, un hôtel parmi tant d’autres…Mais c’est pourtant celui-là qu’il avait choisit.
Il avait roulé longtemps, il n’avait rien emporté, aucun bagage, rien d’autre que ce qu’il avait sur lui. Pourquoi était-il parti si précipitamment ? Pourquoi avait-il agit comme ça ? Un coup de tête ? Non ce n’était pas ça. C’était réfléchi… pour toutes les fois où il ne l’avait pas fait.
Quelques heures plus tôt, il avait eu envie de partir… encore. Toujours au crépuscule, toujours avec cette même sensation, il se voyait arriver dans ce genre d’endroits en pleine nuit. Cette fois-ci il n’avait pas résisté. Il cherchait cette vision, il roulait, littéralement, après.
Pourquoi était-il harcelé par cette image, cette projection de lui arrivant dans un hôtel ? C’est ce qu’il voulait comprendre, il avait interrogé des gens, mené sa petite enquête et il était le seul qu’il connaissait ayant ce genre de vision. Etait-ce des visions prémonitoires comme ça lui avait été suggéré? Il n’y croyait pas, mais il avait tellement souvent des impressions de déjà vu que ça devenait une des explications possibles. Et même si ce n’était pas ça au moins il trouverait peut-être une interprétation en plongeant dans sa projection.

Etait-ce son inconscient qui désirait revivre des choses déjà vécues ? Il en gardait un souvenir agréable, là où enfant il s’arrêtait dans ce genre d’hôtel avec sa famille, à un moment où ils en formaient encore une.
Seulement à cette époque ils étaient de passage parce qu’ils allaient au ski ou en rentraient mais allaient toujours quelque part, alors que lui n’avait aucune destination précise. Si on lui avait demandé il aurait dit qu’il se promenait. Oui, il se promenait tout simplement.

Ça faisait longtemps qu’il avait cette envie de partir à l’aventure ne sachant pas ce qui l’attendait et à en être tout émoustillé. C’était sûrement ce qu’il cherchait à satisfaire, cette envie d’aventure. Mais même si d’aller la chercher est un bon départ encore faut-il qu’elle vous arrive.

Et puis quelle aventure voulait-il vivre ? Une rencontre ? De celle qui bouleverse toute votre vie ? L’inspiration ? Parce qu’il aimerait que sa vie prenne un autre chemin mais ne savait pas lequel. Peu importe, il voulait vivre quelque chose dans tous les cas, c’était sa motivation première.
Tout seul, dans sa chambre, derrière les rideaux en guipure à regarder par la fenêtre, il méditait sur les motivations de son départ.
Il s’ennuyait. Il s’ennuyait depuis longtemps sans l’avoir vraiment avoué. Il n’avait rien à vivre, rien de particulier ne lui arrivait. L’aventure arrive toujours à ceux qui ne la cherchent pas dans les films. Ils la subissent toujours, c’est elle qui va les chercher. Ce n’est pas eux qui font l’intrigue, c’est l’intrigue qui les fait.

Mais lui, il la cherchait l’aventure même s’il aurait préféré qu’elle vienne à lui, sans avoir à demander (comme avec les femmes). Il voulait croire qu’il était assez intéressant pour qu’il lui arrive des choses intéressantes. Que ça vienne naturellement était plus gratifiant, puisque n’est considéré quelqu’un, comme intéressant que s’il le mérite. Et il ne nous arrive que ce qu’on mérite, donc…
Quand le jour allait apparaître, il alla se coucher, il ne voulait pas voir ce paysage de jour. Il ne voulait pas voir la lumière du soleil sur cette image figée dans son esprit. Il ne voulait voir que la nuit, il se sentait plus inspiré la nuit, plus éclairé… Si.
Il dormit tout le jour, se réveilla au crépuscule et partit.

Il appréciait de se laisser guider par ses envies sans les frustrer du tout. S’il avait envie de prendre cette direction, il la prenait sans se dire qu’il avait quoi que ce soit de plus important à faire. Il n’avait plus de priorités et se sentait loin des contraintes sociales en tout genre. Pour tout guide il n’avait que son inspiration.

L’envie d’aller près de la mer se fit soudainement sentir, persuadé qu’il pouvait y arriver avant l’aube, il fonça. Il chercha un hôtel perché sur une colline dominant la mer. Il ne tourna pas longtemps…On aurait dit une pension de famille là où il prit une chambre. Allongé sur son lit, les yeux rivés sur le plafond, il cherchait à se représenter les formes que traçait l’humidité. Il finit par s’endormir, comme assommé.
Le soir venu, il sentit une présence dans sa chambre, il ouvrit les yeux, mais rien… non rien.

De sa voiture, il pouvait voir l’hôtel qui se détachait à l’horizon comme une grande forme noire, mais si l’horizon n’avait pas été éclairé par les lumières d’une ville quelconque, rien n’aurait pu être distingué. Il se demandait si le noir était une couleur ou l’absence de couleur.
Il arriva à une plage de galets entourée par deux collines formant une enclave. Assis sur la digue, les jambes dans le vide, comme le regard.
Des bruits de pas sur les galets se firent entendre mais rien ne se différenciait, rien n’émergeait de ce flot de noir, de cet océan lugubre.
Les pas se faisaient plus bruyants à droite, à gauche, à droite, à gauche et semblaient se rapprocher, s’éloigner, se rapprocher, s’éloigner.
Suivant les bruits du regard, et remarquant que ça s’était arrêté, timidement il demanda:

- Qui est là ?

Aucune réponse ne lui fut faite. Il se releva, effrayé, et les pas reprirent de plus belle. Les bruits de pas sur des galets sont vraiment désagréables à entendre et il commençait à perdre patience :

-ça suffit, qui est là ? Montrez-vous !

Lui qui voulait méditer dans la quiétude de cette plage qui semblait perdue et déserte se voyait déranger par quelque chose qu’il ne voyait même pas !

Il se lança sur la plage en se dirigeant au son, mais il ne brassait que du vent, alors que pourtant les bruits persistaient. Apeuré, il rentra dans sa voiture et démarra, il entendit quelque chose frapper le capot, se dirigeant sur l’aile pour finir sur sa vitre. Il poussa un grand cri comme un cow-boy qui veut faire partir son cheval au grand galop. La voiture se précipita dans la nuit noire.

A l’hôtel, au bar, complètement hagard, il revivait la scène. L’aubergiste lui demanda ce qu’il voulait boire et où il avait été se promener, il répondit :
- Un scotch à la plage aux galets.
- Méfiez-vous, le scotch bâillonne et cette plage, personne n’y vient plus, surtout le soir.
- Pourquoi ?
- Par habitude je suppose…

Le barman, prit le verre et essuya son torchon, signifiant qu’il retournait à son travail, alors il alla se coucher, le jour allait bientôt se lever.
Il était sur la terrasse sur le toit de l’auberge, d’où il devinait la plage aux galets. Une bourrasque le fit tomber et il se retrouva suspendu aux gouttières. Et s’il la lâchait, le vent l’emporterait-il ? Il soufflait si fort…

- Emporte-moi le vent, emporte-moi, murmura-t-il.

Il lâcha prise et le vent dans un souffle l’emporta. Le voilà qui flottait dans les airs, il tournait en faisant de grand cercle au dessus de l’hôtel. C’est fou ce qu’un paysage peut changer de figure le jour, se disait-il. La plage aux galets lui semblait toute petite, comme un rapace qui surveille sa proie, ses cercles devenaient de plus en plus serrés, jusqu’à ce qu’il pique, pris de panique car il ne l’avait pas décidé.

- Mais… Je vais m’écraser !

Alors que le sol se rapprochait, il ferma les yeux et se réveilla.
On entendit un long soupir… de soulagement.
Il sentait, en tout cas qu’une force l’attirait vers cette plage.
L’après-midi était déjà entamé et il ressentit qu’il était temps de sortir le jour. Le port de pêche lui semblait un endroit propice pour glaner des informations et pour faire de nouvelles rencontres, peut-être intéressantes, cette fois il était décidé à parler le premier si personne ne lui adressait la parole.
Petit port.
Plusieurs pêcheurs déchargeaient un bateau et il se força à dire bonjour ainsi que :

- Est-ce que je peux vous aider ?
-Pêcheur 2 : Mais oui, volontiers, venez là et tenez bien cette corde, quand je vous le dirai, tirez dessus.
Il avait vraiment l’air bien gauche et on voyait sur son visage qu’il ne comprenait pas bien la manœuvre mais il tira sur la corde et par ce simple geste il reçu une reconnaissance éternelle.
-Pêcheur 3 : Merci bien mon gars ! T’es de passage ici ?
- Oui je suis arrivé il y a quelques jours.
- P3 : Hé ben tu dois te plaire pour rester ici aussi longtemps !
- Ben et vous ?
- P3 : Heu…T’es un malin toi ! On se plait parce qu’on connaît, on a l’habitude mais si j’étais de passage, je serai juste de passage !
- Vous êtes là depuis longtemps alors ? Vous pourriez me parler un peu de la plage aux galets ?
- P1 : Il s’y passe des choses bizarres, tu ne devrais pas y aller.
- Oui j’ai vu que c’était bizarre mais qu’est ce que c’était ?
- P1 : On ne sait pas alors on s’invente des légendes. Ce sont des âmes perdues mais de personnes vivantes dont la conscience s’est égarée et est venue se perdre ici.
- P2 : Certains pensent aussi que c’est un pirate et son équipage qui font fuir les curieux parce qu’ils y ont cachés leur butin.
- P3 : Oui enfin, ça c’est toi qui le pense.
- P2 : Oui mais ce n’est pas moins crédible que l’autre et comme nous n’avons aucune certitude, tout est permis.
- Donc personne ne sait, personne ne pourrait me renseigner ?
- P3 : Tu as envie de mener une enquête ?

(Oui il en avait envie, très envie, il avait enfin quelque chose à faire, quelque chose à quoi il devait s’occuper et il n’était pas prêt de lâcher cette aubaine car passer le temps fait parti de nous depuis qu’on ne chasse plus tous les jours. Ce but devenait sa vie entière et ne se définissait que par lui.)

Non mais ça m’intrigue, je voudrais comprendre ce qui s’est passé.
- P3 : Oui donc tu vas mener ton enquête ! (rire)
- P1 : Il y a une vieille bretonne qui pourrait peut-être t’éclairer, je crois qu’elle est née ici, alors…
- P2 : Impossible, ce village est moins vieux qu’elle !
- P1 : Oui mais sa maison était déjà bâtie, bref elle connaît mieux la région qu’elle-même.
- Et je peux la trouver où ?
- P1.2.3 : (en chœur) Nous allons te l’indiquer.

Une fois sur la colline, il resta un long moment à contempler la baie. Le jour commençait à baisser mais c’était encore imperceptible pour ceux qui ne faisaient pas attention.
Il s’engouffra dans le sous-bois et chercha les indices, qui lui serviraient de repère, indiqués par les trois pêcheurs.

Mais aussi aurait-il fallu qu’ils se mettent d’accord car pour le pêcheur n°1, il devait trouver un rocher dont la forme était celle d’un faucon. Pour le pêcheur n°2, ce rocher avait la forme d’un fœtus.
Pour le pêcheur n°3, ce n’était pas un rocher mais une roche car il s’agit d’une masse minéral et non pas d’une grande masse de pierre dure.

Etait-ce vraiment si important ? se disait-il en les regardant se disputer.
Mais ils avaient tellement débattu que ça semblait capital…pour eux du moins.

Au détour d’un chemin, il croisa ce fameux rocher qui ressemblait à du calcaire enfin à de la craie : « alors c’est le pêcheur n°3 qui avait raison…enfin bref. »
Ensuite, il lui fallu trouver un arbre dont les énormes racines formaient une hutte, qu’il trouva assez rapidement et là aucune discussion possible tout le monde étaient d’accord.
Passé, il se profilait à l’horizon une maison au toit de chaume. La vieille bretonne coupait du bois juste devant.

- Bonjour Madame
- Bonsoir jeune homme, que venez-vous faire ici ?
- Je suis venu vous interroger au sujet de la plage aux galets.

Interloquée, la vieille le scruta de haut en bas si longtemps qu’il commençait à s’impatienter et même à taper du pied !
Elle planta sa hache si violemment, qu’il eu la peur (elle n’est pas la même selon les circonstances) de l’avoir mise en colère, mais elle lui fit signe d’entrer.

La maison était bien celle d’un pêcheur. Comme sa vie dépendait de la mer elle y était représentée sous toutes ses formes et symboles. Un gouvernail, une lampe à l’huile, des cordes , des nœuds, des épuisettes, des goélands sculptés dans le bois etc.
Comprenant qu’il se faisait des réflexions sur la décoration :

- Mon mari se servait de tout cet attirail et il en avait besoin quand il n’était pas en mer, ça le rassurait.
- Et il ne s’en sert plus ?
- Non, il n’est plus là, il s’est perdu.
- Ha ? Il s’est perdu en mer ?
- Non il s’est juste perdu.

Il laissa de côté cette étrange réponse et s’en fut s’asseoir à la grande table en chêne massif.

- Voulez-vous quelque chose ?
- Oui volontiers, auriez-vous du chocolat chaud ?
- Bien sûr.
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Symmaque
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MessageSujet: Re: Fantochisme   Fantochisme EmptyDim 2 Juil - 15:01

Quand une plaquette de chocolat fut amenée, il regarda la vieille femme d’un air dubitatif.

- Heu.. non, je vous ai demandé du chocolat chaud.
- Hé ben ? Il est chaud.

Il ria aux éclats.

- ça se boit le chocolat chaud normalement.
- Ha… Ben faut préciser !!

Décidément les gens du coin semblaient attacher au premier degré. Le dialecte du coin sûrement…Il va falloir l’apprendre.

- Alors jeune homme ? Pourquoi êtes-vous venu me voir ?
- Des pêcheurs m’ont dit que vous connaissiez le coin mieux que personne .
- Je ne sais pas qui est Personne, je ne peux donc pas comparer. Et puis vous savez, je connais mieux ce coin là (elle désigne le coin derrière le fauteuil à bascule) que celui là (elle montre le coin près de la cheminée).

Il restait ébahi se disant qu’il ne la comprendrait jamais, sa façon de parler était absurde.

- Ce n’est pas ce que je voulais dire, il y a une plage aux galets, je vous en ai déjà parlé, elle n’est pas loin d’ici et il s’y passe de drôles de choses.
- Hé bien. Si elles sont drôles, riez.
- Mais non pas drôle dans ce sens là, je veux dire étrange.
- Cette plage est pleine de cons-damnés.
- Des bagnards ? Ils seraient morts et hanteraient les lieux ?
- Non. Des cons damnés, des cons qui ont été damnés. Vous comprenez ?
- Ha ? Et pourquoi ont-ils été damnés ?
- Parce qu’ils ne s’en servaient pas assez.
- De quoi ?
- De leur intelligence.
- Et que font-ils sur cette plage ?
- Ils mettent en garde, retournez-y vous verrez.

Houla…Il ne savait pas s’il fallait l’écouter, il n’était vraiment pas rassuré à l’idée d’y retourner surtout seul. Enfin, nous verrons…
Arrivé là- bas, il s’assit sur la digue et guetta le moindre petit bruit, mais rien. Peut-être y avait-il des conditions pour être contacté. Comment était-il la dernière fois qu’il était venu ici ? ……….Il était « perdu », se dit-il, sur le ton d’une révélation.

Il essaya de recréer cet état de perdition. Cet état où l’on semble flotter entre la réalité et le désir qu’elle ne soit qu’une illusion. Quand la réalité nous embarrasse, elle nous apparaît irréelle, autant se dire quelle est autre et que ce n’est qu’un cauchemar, même si je me demande en quoi c’est plus rassurant…

C’est un état de méfiance où tout nous trouble, où on doute de tout, alors on cherche à se rassurer et plus on cherche et moins on l’est. C’est un laisser aller…Mais à quoi ? Comment se replonger la dedans ? Il n’avait jamais eu de difficultés à se mettre dans cet état avant, qu’est-ce qui n’allait pas, là ? D’un coup il se mit à penser que depuis qu’il s’était trouver une occupation il n’avait plus peur. Oui, mais après ? Quand il aurait élucidé le mystère de la plage aux galets…Il repartirai ? Vers où ? Une vie morne et triste qui ne l’intéressait pas ? une autre aventure ? Et il irait d’aventures en aventures ? Mais quel sens…Houlà, ça y est, la panique le gagnait…Il avait été tellement obnubilé par sa motivation de trouver la clef du mystère, qu’il était en plein dans l’action, dans le présent, sans se projeter.

Mais voilà qu’il ne sentait plus aucune prise, tout semblait à nouveau lui échapper, plus rien ne dépendait de lui. Plus rien s’approprié, il ne pouvait.
Pendant qu’il s’angoissait volontairement, des bruits de pas se firent entendre. Cette fois, et même si la peur était en train de s’amuser à faire des nœuds avec son estomac (il se demandait d’ailleurs comment il allait les défaire par la suite) il ne fuirait pas, bien assis, il resterait là sans bouger.

klong klong klong,faisait les bruits de pas…de plus en plus rapprochés, « ne pas bouger, se disait-il, ne pas bouger… » Les laisser venir, les laisser m’envahir comme pour l’angoisse tout à l’heure. (enfin si il n’y avait eu que tout l’heure… se disait-il en fronçant un sourcil).
Il sentit une présence, une main sur l’épaule, une envie de hurler !!

- Tu es perdu ? dit un chuchotement.
- Oui.
- Tu peux te retrouver mais tu dois le faire vite sinon, espèce de con.. tu finiras damné.
- Je ne suis pas encore assez perdu pour vous rejoindre ?
- Tu n’es pas assez con.
- Ha bon ? Pourtant…
- Tu veux t’en sortir, tu ne te laisses pas complètement aller.
- Montrez-vous, je ne vous vois pas..
- Hu ? Tu viens pourtant de le faire.
- ??? quoi ?
- De vouvoyer

Réplétion de colère dû à un manque de bon sens notoire.

- Non, je veux dire que j’aimerai que vous apparaissiez, je voudrais voir vos visages, vos faces.
- Nos faces sont voilées.

Il y eu quelques rires étouffés, il ne savait pas sur quelle phrase ils avaient gloussé.

- Tout dépend de l’explication que tu voudras par la suite.

Un air interloqué, une lumière d’une source inconnue, une apparition fantomatique, la plage clairsemée de femmes et d’hommes.

- C’est ici qu’échouent les gens perdus ? Au milieu de ce dense brouillard et ses galets qui dévient du droit chemin ?

Une des femmes s’approcha :

- Elle : Un flou t’a conduit ici. Nous aussi, ainsi que tous les gens qui habitent non loin de là.
- Pourquoi ne sont-ils pas tous là ?
- Elle : Comme toi. En arrivant dans cette contrée, ils étaient vidés, rien de plus ni moins que des fantoches ainsi nous sommes allés vers eux mais ils ont résisté. Un nouveau but, et donc une nouvelle vie leur est apparut et ils ont choisi de la mener ici.
- Ici ? Pourtant, ce n’est
- Elle : pas l’endroit que tu aurais choisi, oui, je m’en doute. Mais plutôt que de fuir leur peur, ils ont décidé de vivre avec, de l’avoir à leur coté leur rappelle que ce n’est pas ce dont ils ont envie, d’y céder. Ça les encourage à surmonter ce sentiment d’égarement.
- De l’avoir constamment à l’esprit les aide à aller de l’avant, oui je crois que je comprends. Et cette façon de parler ? Vu que vous parlez comme eux vous ne pouvez pas vous rendre compte du décalage.
- Elle : Les choses nous semblent absurdes quand elles sont dénuées de bon sens. Ils parlaient comme toi en arrivant ici. Ce flou les a fait s’interroger sur ce bon sens tellement prisé chez les gens d’où tu viens. Ils ont commencé par le prendre moins au sérieux, principale cause de ce flou qui les masquait. Crois-tu que le bon sens soit unique ?
- Non cela dépend de où on va.
- Elle: Exactement, tu commences à comprendre à quoi sert l’absurdité qui t’a agacé chez eux.
- Ils n’ont vu qu’un sens, qu’un but, qu’une vie, normal qu’ils se soient sentis prisonniers.

Il s’arrêta net de parler, sans poursuivre, frappé par ce qu’il venait de dire. Elle était là sa méprise ? De n’avoir vu qu’une seule voie, et de savoir par avance ce qu’allait être sa vie, puisque ayant vu ce que devenait celle des autres, et s’en sentir condamné.
Un sentiment de solitude pensant être le seul à qui ça arrive, n’ayant aucun autre exemple proche sous les yeux de choix de vie divergent.
Pourquoi avoir toujours le sentiment d’être une exception pour ce qui est d’être le plus nul ou le plus seul, mais pas d’être celui qui peut vivre autrement ?

- Tout à l’heure vous m’avez dit que votre apparence dépendrait de l’explication que je voudrais.
- Elle : hum, oui, tu avais donc bien compris, ça te paraissait trop invraisemblable à ce moment là sans doute.
- Alors, quelle est-elle ?
- Elle : celle-là ne te convient pas ?
- Si et je m’en serai contenté si vous ne m’aviez pas suggéré une autre hypothèse.

Un ballon de baudruche qui expire ou un soupir général ?

- Elle : Dommage, tu n’es pas encore tiré d’affaire, enfin nous ne le sommes jamais tout à fait.
- Pourquoi dites..
- Elle : Parce qu’il a fallu que ce soit extérieur à toi, ça n’est pas venu de toi, ça n’est pas encore un réflexe.
- …

La source de lumière s’éteignit lentement. Quand elle se ralluma, son premier réflexe fut de penser s’enfuir comme un dératé.

- Elle : Que se passe-t-il ? Tu as a peur de toi ?

Des dizaines de lui le regardaient en souriant ironiquement. Ils le toisaient guettant un signe de fuite. Serait-il assez solide, si vite, si tôt ?

- Elle : Alors quelle explication choisis-tu ?
- Je ne comprends pas, dit-il complètement apeuré .
- Elle : Tu ne veux pas y réfléchir, nuance. Qui pouvons-nous être ? Tous ces aspects floutés de ta personnalité, tous ces moments où il t’a envahi, voilà ce que nous représentons. Un humain n’est pas dans la continuité, il est une succession de lui même, d’instant en instant.
- C’est vous que j’ai senti dans ma chambre ?
- Elle : C’est toi. Tu t’es senti t’observer.
- Autre : Ne lutte pas contre nous, contre toi. Utilise ces moments là, sers-t-en pour te poser les bonnes questions, pour te rediriger. Malheureux, change de voie, explores-en d’autres tant que tu peux.
- Mais et l’autre explication ?
- Autre : Elle n’est que l’illustration de celle-là. Ton esprit n’aurait pas accepté cette dernière hypothèse en premier, il fallait le lui faire entendre d’une façon détournée.
- C’est moi qui m’invente tout ça ? C’est moi qui me parle à moi ? Je rêve ?
- Elle : Tu songes, tu te racontes une histoire, laisse la venir, laisse la finir, va au bout sinon elle reviendra te hanter. L’équilibre a besoin de la peur et de l’audace, il se crée toujours face à deux paramètres. N’est-ce pas parce que tu as peur que l’on peut juger par la suite si tu es audacieux, toi-même tu ne ressens l’un que parce que tu sais comment est l‘autre.

Symmaque


Dernière édition par le Ven 13 Avr - 2:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Fantochisme   Fantochisme EmptyMar 4 Juil - 22:52

bouh c'est trop long ! je lirais un autre jour sorry ! Razz
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